Deux courses à l'édition pour une course à l'Elysée. Avec handicap dans tous les cas. Les Coulisses d'une victoire de Bruno Jeudy, Sylvie Maligorne et Jean-Luc Bardet, et Chirac ou la Victoire en pleurant de Frédéric Aziza sont sortis de presse dès le lendemain du second tour. Le premier de ces ouvrages publie l'estimation faite à 21 h 45 des résultats du 5 mai au soir. Le second s'en tient au mardi 23 avril à 11 heures quand Lionel Jospin fait ses adieux à son état-major de campagne. Mais aucun des deux n'échappe au piège qu'a constitué cette présidentielle. C'est le duel Chirac-Jospin qui en constitue la trame. Dans les deux cas, l'apparition du troisième homme qui finira par s'immiscer au rang de second n'y est jamais qu'une figure inattendue.
Les deux ouvrages n'ont pas le même objet. Les Coulisses d'une victoire se présentent comme des carnets de campagne rédigés au jour le jour depuis le 26 janvier. Les trois journalistes de l'AFP et du Parisien y notent sans autre forme d'analyse les propos de meeting et les petites phrases pêchées en coulisse chez les candidats. Même Bernadette Chirac est mise à contribution lorsque, le 28 février, elle avoue à ses proches craindre la défaite de son mari. Tout le récit conduit toutefois à la réélection du sortant.
L'effet «désastreux» de la petite phrase du Premier ministre-candidat présentant son projet comme «moderne (...) mais pas socialiste» est mesuré sur le même ton anecdotique dans Chirac ou la Victoire en pleurant. Mais ce dern