L'idée n'est pas franchement neuve. Et ressurgit à chaque gifle électorale. Après le traumatisme de la présidentielle où Lionel Jospin a payé au prix fort l'émiettement de sa majorité, les socialistes rêvent de reconstruire une nouvelle organisation de la gauche. Fédération, confédération, «parti du progrès», voire parti unique de la gau che, les suggestions foisonnent. Toutes visent à préparer l'avenir... à long terme. Car les dirigeants du PS s'accordent au moins sur un point : il est urgent de ne pas se hâter. D'abord pour franchir en bon ordre l'échéance des législatives, ensuite pour éviter de braquer des partenaires communistes, verts voire radicaux de gauche prompts à redouter l'hégémonisme du grand frère socialiste.
Bonne volonté. Enfin, comme l'a souligné le secrétaire national, Alain Bergounioux, hier soir, lors d'un bureau national du PS, il ne serait guère judicieux pour les socialistes de se lancer dans des «formules hasardeuses» au moment où ils reprochent aux chiraquiens d'annexer la droite à la hussarde sous la bannière de l'UMP. «Nous avons besoin d'une réflexion commune mais c'est un chantier pour demain», résume François Rebsamen, chargé des fédérations.
Théoricien de la défunte gauche plurielle, le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis s'est remis à l'ouvrage dès le 23 avril, dans le huis clos du conseil national du PS. Il a alors enterré une coalition dont le dessein originel était, en 1995, d'«utiliser les acteurs de la gauche plurielle pour relégiti