Mulhouse envoyée spéciale
Aux partis de gouvernement, l'élection présidentielle, à Mulhouse, a apporté une bonne nouvelle et une mauvaise. La bonne : entre le scrutin de 1995 et celui de 2002, l'extrême droite a perdu 2 300 voix. Et le 5 mai, Jean-Marie Le Pen n'a pas fait le plein des suffrages qui s'étaient portés vers Bruno Mégret le 21 avril. La mauvaise : d'une élection l'autre, la proportion d'électeurs tentés par l'extrême droite reste la même ; 26,72 % des suffrages s'étaient portés sur Le Pen il y a sept ans, 26,81 % sur le candidat frontiste aux législatives de 1997, 26,91 % sur les deux listes MNR-FN en 2001, 26,07 % ont choisi Le Pen ou Mégret aujourd'hui.
Dans ce contexte, il est fort probable qu'à Mulhouse la cuvée 2002 des législatives ressemble à la précédente. Et qu'au second tour s'affrontent dans une triangulaire Jean-Marie Bockel, 51 ans, candidat unique de la gauche, Arlette Grosskost, 48 ans, qui porte les couleurs de la droite, et le mégretiste Gérard Freulet, 53 ans. Celui-ci, ex-conseiller général du canton Nord (qu'il a perdu en mars 2001), bénéficie d'une solide implantation qui devrait lui permettre de creuser l'écart avec sa rivale FN, Martine Binder. Propriétaire d'un hôtel du centre-ville, il sait au besoin effacer les étiquettes hier FN, aujourd'hui MNR pour endosser l'habit du notable mulhousien, avec une thématique rodée de campagne en campagne : pour l'ordre, contre l'immigration et l'insécurité les deux étant de préférence associées. E