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Libération

Cohabitation: le PS accommode les restes

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Les socialistes tentent de défendre un système qu'ils ont dénoncé.
publié le 16 mai 2002 à 23h29

Les socialistes entrent en campagne législative avec un boulet au pied : la cohabitation. Comment prôner la reconduction d'un système dont ils vilipendaient les effets pervers il y a peu ? Lionel Jospin lui-même encourageait les électeurs, durant sa campagne, à faire en ce printemps 2002 le choix de la «cohérence» entre majorité présidentielle et majorité parlementaire. Selon un sondage Ipsos à paraître aujourd'hui dans le Point, 58 % des Français pensent d'ailleurs qu'une nouvelle cohabitation serait plutôt «une mauvaise chose», contre 35 % d'un avis contraire (1). Et c'est l'un de ses principaux acteurs récents, l'ex-directeur de cabinet du Premier ministre, Olivier Schrameck, qui en a dressé l'implacable réquisitoire dans un livre paru à l'automne (2) : «Il n'est pas de pire situation pour notre pays qu'un pouvoir exécutif divisé contre lui-même», écrivait-il en dénonçant une configuration qui «met la République en péril». «Si on perd la présidentielle, la droite n'aura qu'à faire campagne avec la quatrième couverture de ce bouquin», maugréait à l'époque un ponte du PS. Jacques Chirac ne devrait pas s'en priver pour réclamer une majorité lui permettant d'appliquer son programme.

«Frustrés». Les dirigeants du PS empilent donc les arguments pour justifier une nouvelle cohabitation, preuve qu'aucun ne leur semble à lui seul suffisant. François Hollande a d'abord plaidé pour la nécessité que les Français, «frustrés» d'avoir été privés du duel Chirac-Jospin, aient l'occasion de