Haro sur l'insécurité. Après avoir martelé ce thème pendant la campagne présidentielle, la droite apporte ses premières réponses. Et déclenche les premières polémiques. Réunis hier matin en séminaire gouvernemental, les ministres de Jean-Pierre Raffarin sortent silencieux de l'hôtel Matignon. Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, s'est réservé les annonces. Quelques heures plus tard, en visite à Corbeil-Essonnes, en région parisienne, il déclare que les groupements d'intervention régionaux, comprenant policiers, gendarmes, douaniers et agents du fisc, seront opérationnels dès aujourd'hui. Et autorise la police de proximité à se servir de flash-balls (balles en caoutchouc), une arme jusque-là utilisée par les brigades anticriminalité (Bac).
Cités chaudes. Le numéro 2 n'a pas choisi au hasard le lieu du lancement de son plan de sécurisation des cités «chaudes». Mardi soir, deux gardiens de la paix ont été blessés et leur voiture incendiée, dans la cité des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes, par une trentaine de jeunes cagoulés, à la suite d'une banale intervention. Nicolas Sarkozy, dont c'est la cinquième visite sur le terrain depuis sa nomination au gouvernement, a clairement voulu signifier son soutien aux policiers. Devant une cinquantaine de fonctionnaires rassemblés dans la cour du commissariat de la ville, il assure : «Les forces de police ont besoin d'être considérées, respectées, j'allais dire aimées.» «Ce qui s'est passé est extrêmement grave et ne doit pas être minimi