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Libération

Flash-ball: le pistolet qui peut tuer à moins de cinq mètres

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Le ministre de l'Intérieur veut étendre l'utilisation de cette arme à la police de proximité.
publié le 17 mai 2002 à 23h29

C'est une arme qui peut tuer si on l'utilise mal ; c'est un outil qui suppose quantité de précautions d'emploi et une solide formation, et pourtant le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a décidé d'en étendre l'usage à la police de proximité. Le flash-ball à usage policier est un pistolet à canon juxtaposé, classé en 4e catégorie (armes de défense et leurs munitions), qui projette des balles de caoutchouc souple, hypercompressé, et non perforantes. Chaque balle pèse 28 grammes et s'écrase au contact de la surface sur laquelle elle est projetée. «La puissance d'arrêt du flash-ball est comparable à celle du 38 spécial, munition d'arme de poing», explique un haut responsable policier qui cultive l'euphémisme : «Il faut éviter de tirer dans la tête. L'effet de choc peut provoquer des traumatismes, des hématomes sérieux.»

Le flash-ball équipe depuis 1995 les brigades anticriminalité (BAC) et certaines compagnies d'intervention, tels le Raid, le GIPN (Groupe d'intervention de la police nationale), les brigades de recherches et d'intervention (BRI) et les brigades régionales d'enquêtes et de coordination (Brec). Au total, la police française dispose déjà de 600 flash-balls. De là à les étendre à la police de proximité, il y a un pas que vient de franchir le ministre de l'Intérieur, provoquant de nombreuses inquiétudes. Car le flash-ball est «une arme traditionnelle» qui peut potentiellement tuer à moins de «cinq mètres», distance en dessous de laquelle les forces de l'ordre ne