Menu
Libération

Le Président promet, son premier ministre traîne le boulet

Article réservé aux abonnés
Le refus de l'équilibre budgétaire en 2004 décrédibilise Paris à Bruxelles.
publié le 17 mai 2002 à 23h29

Bruxelles (UE) de notre correspondant

Le gouvernement Raffarin a loupé son entrée sur la scène européenne. Quelque peu aidé, il est vrai, par un Jacques Chirac qui a réussi l'exploit de crisper l'ensemble de ses partenaires en annonçant que la France ne respecterait pas l'échéance de 2004, date ultime ­ et négociée ­ du retour à l'équilibre budgétaire pour les pays de la zone euro. La crédibilité de la nouvelle équipe est donc entamée d'entrée de jeu, la violation caractérisée d'un engagement européen de première importance n'étant pas la meilleure façon de démontrer son attachement à la construction communautaire. Francis Mer, ministre des Finances, europhile convaincu, aura beaucoup de mérite s'il parvient à sortir la France de cette ornière.

Dominique de Villepin, le nouveau chef de la diplomatie française, conscient des dégâts, s'est livré à un exercice inhabituel en prononçant un véritable acte de foi européen, à l'issue de son premier Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union, lundi. «Je tiens à affirmer solennellement la force de [notre] engagement et notre foi en l'Europe, a-t-il martelé. La France a été l'un des inventeurs de l'Europe. Elle veut en rester l'un des moteurs. C'est son ambition. C'est aussi son intérêt.» Il a aussi réaffirmé l'importance de la relation franco-allemande : «Depuis l'origine, la France et l'Allemagne sont au coeur de cette ambition européenne. Je suis convaincu qu'ils doivent plus que jamais rester une force d'impulsion.» Un