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Libération

Après la présidentielle, Béziers tend l'autre joue

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Gauche et droite se déchirent comme si de rien n'était. Et laissent prospérer la campagne du FN.
publié le 18 mai 2002 à 23h30

Béziers envoyé spécial

Il ouvre sa calculette comme une boîte à grimaces : «Il y a un risque que le candidat de la majorité présidentielle ne passe pas la barre des 12,5 % des inscrits pour se maintenir au second tour.» Le maire DL de Béziers et patron de la droite locale, Raymond Couderc, refait ses additions dans tous les sens à partir des résultats du premier tour de la présidentielle. Il soupire : «Tout va dépendre du taux de participation...» La même calculette envoie des chiffres à défriser le cheveu blanc du député PS sortant, Alain Barrau : «Nous ferons plus de 12,5 % si la gauche ne se disperse pas, dit-il. Sinon...» C'est le directeur de campagne de la candidate FN, Francine Lopez-Commenges, qui ne se lasse pas de repasser les résultats du 21 avril comme ceux d'un loto gagnant : «Dans cette circonscription, le Front national est à 9 points au-dessus de la barre, rit-il. Le candidat chiraquien et Barrau, sont, eux, à quelques centièmes de point au-dessous.» Le 5 mai, Jean-Marie Le Pen y a passé un cap symbolique : 30,66 % des suffrages exprimés. La 6e circonscription de l'Hérault, celle de Béziers, de la mer et des vignes, pourrait envoyer une députée FN à l'Assemblée. Les Motivé-e-s se sont émus de la situation, mardi soir, au théâtre du Minotaure. Sinon, il n'y a pas une affiche sur les platanes des allées Paul-Riquet, pas de grands meetings républicains. La droite est trop préoccupée à se recomposer autour de l'UMP et la gauche à se recomposer tout court. La crain