Laguiller en solitaire ! Plus que jamais. Seule contre le front républicain qui avait appelé à voter Jacques Chirac, le 5 mai, pour faire barrage à Le Pen. Et seule aux législatives. Lutte ouvrière (LO) n'a pas voulu d'un accord avec ses rivaux trotskistes de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR). Elle affrontera donc le prochain scrutin sous sa propre bannière avec 560 candidats. Au risque de voir les voix de l'extrême gauche se diviser. Qu'importe. La porte-parole de l'organisation trotskiste assume. Elle le répétera dimanche lors de la traditionnelle fête de son organisation en son château de Presles (Val-d'Oise), réduite cette année à une seule journée au lieu des trois habituelles pour cause de calendrier électoral.

Sans états d'âme. Si les prises de position d'Arlette Laguiller ont pu déboussoler une partie de ses électeurs, la tête de l'organisation les revendique sans états d'âme. Sans que personne ne pipe mot non plus. Pas question pour les petits soldats de LO, autoproclamés authentiques représentants du «camp des travailleurs», de mélanger les serviettes révolutionnaires avec les torchons des manifestants de l'entre-deux-tours. Les dirigeants de l'organisation rejettent le plébiscite anti-FN qui n'a fait selon eux que brouiller la donne et servir d'alibi à la gauche plurielle. En se réfugiant derrière l'appel à voter Chirac pour faire barrage à l'extrême droite, «Hollande et Hue n'ont pas eu à s'expliquer sur un bilan opposé aux intérêts des travailleurs», just