Menu
Libération
Reportage

«Tolérance zéro zéro zéro»

Article réservé aux abonnés
publié le 20 mai 2002 à 23h31

Le Havre envoyé spécial

L'ébauche d'un style. Luc Ferry, le nouveau ministre de la Jeunesse, de l'Education nationale et de la Recherche, accompagnait samedi Jean-Pierre Raffarin au Havre, pour sa première sortie en province. Le thème en était la jeunesse, celle «qui est entrée dans la République le 5 mai», selon le Premier ministre. Et l'hôte de la visite, Antoine Rufenacht (RPR), premier maire à accueillir le chef du gouvernement, était l'ex-directeur de campagne de Jacques Chirac.

La tribu des «jeunes». La jeunesse, donc. Une soixantaine de ses représentants avaient été réunis à l'hôtel de ville. «Panel représentatif», promet Antoine Rufenacht. Renseignements pris, on en conclura que cette jeunesse «représentative» vit d'abord la République dans les urnes : quasiment aucun n'a manifesté entre les deux tours. Hervé, 18 ans, élève en terminale : «On avait autre chose à faire à un mois du bac.» Callixte, 20 ans, élève en maths spé : «Pas mon style.» Pas plus que celui de Nicolas, 22 ans, apprenti. Les questions qu'ils avaient mitonnées furent à leur image : plus pertinentes qu'impertinentes. Et parfaitement calibrées pour que le nouveau ministre livre ce qui pourrait s'affirmer comme le «style Ferry» : la main de fer d'Allègre dans le gant de velours de Lang, le tout mâtiné d'une hauteur de vue toute philosophique.

Gant de velours, d'abord. Luc Ferry aux jeunes : «On sous-estime votre capacité à flairer tout ce qui ressemble à de la démagogie.» Il promet donc d'en finir «avec l