Marseille de notre correspondant
A l'image de supporteurs de l'OM hurlant au Vélodrome «Paris, Paris, on t'encule... !», les caciques socialistes des Bouches-du-Rhône sont partis hier en guerre contre la direction de leur parti. Motif : la décision du bureau national du PS de maintenir, contre leur avis et contre le communiste Frédéric Dutoit, la candidature de Patrick Mennucci dans la 4e circonscription des Bouches- du-Rhône, fief du PCF depuis 1936, et ancienne circonscription de Guy Hermier (Libération d'hier).
Le président du conseil général, Jean-Noël Guerini, a qualifié ce maintien de «choix suicidaire», de «misérable cuisine qui ruine notre crédibilité» et de «honte». Homme fort de la fédération socialiste, il a démissionné du bureau national du PS, tout comme le président du conseil régional, Michel Vauzelle, qui a affirmé : «Je soutiendrai [le candidat communiste] Frédéric Dutoit.»
Excédé, Guerini lâche : «Tout ça pour des petits arrangements préludant au prochain congrès du PS.» Arrangements «entre la majorité du parti et la Gau che socialiste», dont fait partie Mennucci, selon la fédé. Au-delà, Guerini craint aussi, au cas où Mennucci serait élu, sa concurrence pour les municipales de 2007. Comme sanction, la fédé propose d'ailleurs que les conseillers municipaux socialistes de Marseille retirent à Mennucci ses responsabilités de chef du groupe. Une réprimande que le secrétaire national du PS en charge des élections, Bruno Le Roux, a qua lifiée hier de «regrettable»,