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Libération

«Aucun contrôle sur les politiques»

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Avec le Mouvement spontané en campagne pour le «réveil citoyen».
publié le 24 mai 2002 à 23h34

Mercredi, 13 heures, Paris. Ahmed a un petit air de conspirateur. Il s'est posté à la sortie du métro Louvre. Ses amis du Mouvement spontané se sont dispersés aux alentours. Un peu nerveux, ils attendent tous le top de l'action. Puis ils remontent la rue du Louvre. Hésitants. L'objectif n'est connu que de quelques-uns. C'est l'occupation de la Bourse de commerce, siège de la chambre de commerce et d'industrie. Droit au logement (DAL) est à l'initiative. Le réseau des spontanés s'est constitué au fil des manifs improvisées de l'après-premier tour. Ahmed a 24 ans et des petits boulots derrière lui depuis l'âge de 16 ans. C'est presque le plus âgé. Raphaël est en hypokhâgne, Juana est plasticienne, les autres sont étudiants ou sans travail.

Banderole. Il est 14 heures, une quarantaine de militants du DAL déclenche la course vers les portes de la Bourse. Ahmed et ses amis s'engouffrent parmi les premiers. Tous grimpent aux étages. Des familles suivent. Du dernier étage, les «spontanés» accrochent leur banderole sur la façade : «Assemblée constituante : ouvrons le débat.» Puis ils la retirent. Partent l'accrocher à l'intérieur, coté coupole. Les troupes du DAL investissent cette vaste cour intérieure. Eux courent encore. D'en haut, ils vident des ramettes de papier. Des tambours résonnent. Les CRS sont dehors. L'occupation doit durer quelques heures. Moment de répit. Discussion. «L'extrême droite prend naissance dans la misère, dit Ahmed. Le Front national, c'est quelque chose qui