Freyming-Merlebach, Théding (Moselle) envoyée spéciale
Cet après-midi, Roland Metzinger, député socialiste sortant de la 6e circonscription de Moselle (Forbach) est en tournée électorale dans la paisible cité minière Sainte-Fontaine de Freyming-Merlebach. Environ 350 habitants, 150 électeurs, et, le 21 avril, 53 voix pour le Front national. Aujourd'hui personne n'est très bavard. Au mieux un «Oui, oui, tout va bien», un «Bon, ben on verra», ou encore un «Mon mari n'est pas là». Le candidat se fait discret, n'insiste pas. Par les temps qui courent, il est difficile de vendre le bilan du gouvernement Jospin. Dur de porter la contradiction du vote Le Pen, justifié par bribes : les voitures qui brûlent (ailleurs), les défaillances de l'autorité parentale, la peur de la drogue, les «étrangers» qui vivent «du social», les «voyous», «relâchés aussitôt attrapés». A Sainte-Fontaine, les habitants laissent en toute sécurité les portes des maisons ouvertes quand ils se reposent au fond du jardin. Et pourtant : «C'est dans les villages et pas dans les grandes cités que le vote FN a le plus explosé», souligne Roland Metzinger, qui admet «ne pas l'avoir vu venir». Au premier tour, avec 29,35 % des voix, Le Pen est arrivé en tête dans la circonscription, bien loin devant Jacques Chirac (17,26 %) et Lionel Jospin (16,16 %).
«Haine». Un homme plus disert que les autres explique à Roland Metzinger qu'il est «libéral». Il est contremaître dans une usine proche de Freyming et, cette semaine, il t