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Libération

A Montpellier, Le Pen gratte l'UMP là où ça fait mal

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Le président du FN relance le débat sur les désistements... dans une région où la droite s'est déjà compromise.
publié le 25 mai 2002 à 23h35

Montpellier envoyé spécial

«La surprise sera encore plus grande que le 21 avril ! Le Front national obtiendra plus de voix à ces législatives qu'il n'en a obtenues à la présidentielle.» Vendredi, Jean-Marie Le Pen, chemise claire et cravate estivale, sirote un demi à la terrasse de l'Air Hôtel de l'aéroport de Montpellier-Fréjorgues. Le leader de l'extrême droite distribue les cartes du jeu électoral qui s'ouvre. Et cette partie, selon lui, ce sera la revanche. Les Français, explique-t-il, se sont réveillés le lendemain de l'élection présidentielle avec le sentiment d'avoir été «manipulés» : «Au lieu des centaines de milliers de gens qui auraient dû applaudir le président nouvellement élu le 5 mai pour, soi-disant, sauver la République, ils n'ont vu qu'une poignée de manifestants et des drapeaux maghrébins...» Il se fait sévère : «On ne peut pas tromper tout le monde tout le temps.»

Maillon faible. Après Marseille, où il évoquait quelques heures plus tôt «un gouvernement en CDD de marchands de tapis, de représentants de commerce qui sont chargés chacun dans leur spécialité d'essayer de piéger quelques gogos supplémentaires», Jean-Marie Le Pen n'est pas venu par hasard faire son numéro à Montpellier. Ici, le leader du FN n'est pas en terre de mission. En Languedoc-Roussillon, il est arrivé en tête au premier tour de la présidentielle dans 17 circonscriptions sur 21. Jacques Blanc, le patron de la droite gouvernementale locale, lui doit son élection à la présidence de la région.