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Libération

«Engueuler ceux qui pourrissent la cité»

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Des associatifs des Tarterêts ont expliqué leur quartier à Sarkozy.
publié le 25 mai 2002 à 23h35

Mustapha Belkedar a entrevu la «France d'en haut». Invité le 18 mai, place Beauvau, par le ministre de l'Intérieur, le vice-président de l'Association des jeunes des Tarterêts (AJT), une cité sensible de Corbeil-Essonnes (Essonne), est venu dire à Nicolas Sarkozy ce que «les politiques ne savent pas». Avec Hamza Bouguerra, le président de l'AJT, ils ont raconté au ministre de l'Intérieur comment on devient un délinquant parce que «toutes les autres portes sont restées fermées». «Ça n'excuse pas, ça explique», avance le jeune homme. Quelques jours plus tard, Mustapha, le barbu, et Hamza, le moustachu, sont attablés au McDo qui jouxte les tours et, «comme au ministère», ils commandent un café. A quelques mètres de là, le 14 mai, une patrouille de police a été prise à partie. Caillassage, vitres de voiture brisées, radio volée et retraite en panique malgré le soutien de la brigade anticriminalité venue en renfort. Le lendemain, Nicolas Sarkozy faisait le déplacement à Corbeil et annonçait l'autorisation pour la police de proximité de disposer de flashballs, la nouvelle arme du ministère pour faire face à la violence dans les quartiers sensibles.

«Pas de seconde chance». «Des forces de l'ordre dans les cités, c'est nécessaire, reconnaît Mustapha. Sinon ça va déraper. Un policier risque de se faire tuer ou bien de prendre peur et de dégainer son arme. De toute façon, si rien ne change, les habitants finiront par se faire justice eux-mêmes.» Hamza acquiesce. Il demande aux politiqu