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Libération

Lang, pas ch'timide

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Parachuté dans le Pas-de-Calais, il s'attache à faire «local».
publié le 25 mai 2002 à 23h35

Pas-de-Calais envoyé spécial

Vu à la télé. Et réfugié dans le Pas-de-Calais. Eternelle chemise vichy et costume sombre impeccable, Jack Lang promène son sourire mécanique sur le marché de Guînes, une bourgade de 5 000 âmes située à quelques kilomètres en retrait de la Côte d'Opale. Une fois n'est pas coutume, le vibrionnant Jack fait assaut de discrétion. Son épouse Monique dans son sillage, il boude une caméra de télévision qui s'accroche à ses basques : «Ça gêne le contact avec les gens...» La précaution est inutile : étonnés ou ravis, agacés ou flattés, les regards reflètent l'étiquette «Vu à la télé» qui semble collée au revers de sa veste.

OEillades complices. Intimidée, une jeune fille n'ose pas s'approcher. Elle prend son courage à deux mains pour le remercier de «tout ce que vous avez fait pour la fête de la musique». Un vendeur de jeans observe la scène en rigolant : «Ouah, t'as serré la main à une célébrité, t'es une star maintenant !» Un trio de ménagères ne lâche pas l'intrus du regard : «Quelqu'un d'aussi important, c'est forcément bien pour une petite ville comme Guînes...» Pour grappiller quelques miettes de cette notoriété, son adversaire de l'UMP, un médecin peu charismatique nommé Bernard Deram, en est réduit à s'inviter sur le même marché pour y distribuer ses tracts dans une indifférence polie. Quelques mètres plus loin, Lang multiplie les oeillades complices aux badauds. Il ne rate ni une poignée de main, ni une joue de bébé : «Les gens me voient, ils se r