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Portrait

Anne-Marie, l'anti Sylviane

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Classique, l'épouse du Premier ministre accepte son statut avec résignation.
publié le 27 mai 2002 à 23h36

La jupe bleu marine arrive juste au-dessus du genou. Anne-Marie Raffarin semble le regretter déjà. Elle tire dessus avec ses deux mains, bien droite, comme une petite fille sage. L'épouse du nouveau Premier ministre peine à être à l'aise dans sa nouvelle condition. «J'apprends en marchant. Quand il faut y aller, il faut y aller», soupire-t-elle, résignée. La nomination de son époux à Matignon ne lui a procuré «aucune joie. J'ai tout de suite mesuré le niveau de contraintes» : la pression, les horaires infernaux, les obligations liées à la fonction. Même si la période est favorable, puisque leur fille unique, Fleur, a quitté la maison pour aller étudier en Angleterre.

Discrétion. En 1995, lorsque son mari avait été nommé ministre des PME dans le gouvernement d'Alain Juppé, elle avait fait la fête. «On était heureux. C'était pour lui l'aboutissement d'une carrière, il était récompensé de tous les efforts qu'il avait faits.» Le 6 mai dernier, le champagne n'a pas été débouché chez les Raffarin. «Premier ministre, on n'y avait jamais pensé, c'est trop», assure-t-elle. Conseillère municipale à Chasseneuil-du-Poitou et petite main à l'association Giscardisme et Modernité, Anne-Marie Raffarin passe tous les jours à Matignon où elle dispose d'un bureau et d'un secrétariat particulier. Plutôt du genre timide et réservé, elle suivra son époux le plus discrètement possible. «J'ai toujours été cachée, je n'ai jamais voulu être en avant. Moins on me demande, mieux je me porte. La vie mond