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Libération

Le PS met Matignon avant les boeufs

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Dispute autour des postes... d'une victoire très incertaine.
publié le 28 mai 2002 à 23h37

C'est peut-être la rançon d'une forme de démocratie interne ­ à moins que ce ne soit la persistance de mauvaises habitudes. Ce week-end, après plusieurs semaines d'apparent consensus, les dirigeants socialistes ont à nouveau fait étalage de leurs divisions. Et pas sur n'importe quel sujet, puisque l'enjeu de ces nouveaux désaccords porte sur le choix du futur Premier ministre en cas de victoire de la gauche aux élections législatives. Selon la tradition des trois précédentes cohabitations, le chef de l'Etat doit proposer le poste au leader du parti majoritaire. C'est-à-dire, dans cette hypothèse, à François Hollande, premier secrétaire du PS. Mais, dimanche soir, sur Radio J, Dominique Strauss-Kahn a fait entendre un autre son de cloche : «Il n'y a pas d'automaticité, tout le monde est d'accord là-dessus», a-t-il affirmé. Une affaire anodine au regard des pronostics qui donnent la gauche battue, mais qui montrent que chacun prépare déjà les règlements de comptes de l'après-16 juin.

Ambitions. Interrogé hier par Libération, l'ancien ministre de l'Economie assure que sa déclaration n'avait aucune intention polémique et n'était qu'un «commentaire institutionnel». De fait, quelle que soit la nature de la future majorité parlementaire, la désignation du Premier ministre relève de la seule responsabilité du président de la République. Et, en cas de victoire de la gauche, celui-ci peut parfaitement décider d'appeler Laurent Fabius ou DSK à Matignon. Mais ce «commentaire institutionn