Saint-Dié envoyée spéciale
C'est l'histoire d'une «trahison» et d'un parachutage raté. Celle d'un ministre qui propose à un jeune (39 ans) et brillant conseil ler de Jospin sa circonscription des Vosges et qui, au lendemain de la défaite présidentielle, le prie de finalement rester à Paris. L'histoire commence en octobre quand Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'Industrie du gouvernement Jospin, décide de ne pas se représenter. L'élu de Saint-Dié assure qu'il a envie de «faire autre chose de [sa] vie» que de la politique. Ses adversaires prétendent que, surtout, il n'était pas sûr d'être réélu battu aux cantonales en 2001, il a perdu plus de 2 000 voix sur Saint-Dié (15 000 électeurs inscrits) aux dernières municipales et il est mis en examen dans une affaire de rémunération de sapeurs-pompiers.
Système verrouillé. Quoi qu'il en soit, Christian Pierret est trop bien organisé pour ne pas choisir soigneusement celui qui héritera de sa belle oeuvre «une bonne circonscription de gauche, fortement marquée de mon emprise personnelle». Plutôt que de faire son marché au sein de ses amis vosgiens, il cherche à Paris : «Lionel Jospin pouvait gagner, et je voulais quelqu'un de proche du futur président de la République pour la circonscription, moi restant maire de Saint-Dié.» Ce sera donc Aquilino Morelle, jeune espoir «bril lant et sympathique» (Pierret dixit) de la Jospinie, en quête d'implantation locale après deux échecs, l'un dans les Pyrénées-Orientales, l'autre en Dordo g