Villefranche-sur-Saône envoyé spécial
Dans le Beaujolais, le Front national ne se fait pas de souci. Pour la troisième fois, son candidat dans la circonscription de Villefranche pourrait se retrouver tout seul face à celui de la droite au second tour des élections législatives. Le mouvement lepéniste se porte bien dans une région viticole en proie aux peurs et aux replis. Quant à ses adversaires, ils font tout pour lui faciliter la tâche. La droite se présente légèrement divisée, la gauche totalement atomisée.
Officiellement, il n'y a qu'un candidat de droite, investi par l'UMP et par l'UDF. Le consensus a été vite trouvé : ici, UDF, RPR et DL se partagent le terrain. La mairie de Villefranche pour l'UDF, la présidence du district pour le RPR et la députation pour le représentant DL. Ce dernier s'appelle Bernard Perrut, président départemental de DL. Un notable beaujolais, tout en rondeurs et politesse, qui a pris en 1997 la succession de son père, député depuis 1978.
«Il n'a même pas eu à se faire un prénom. Dans les villages du haut Beaujolais, il y a encore des gens qui croient voter pour le père.» La pique vient de son adversaire de droite, un jeune médecin très ambitieux et dissident. L'appétit est venu en 1995, lorsque Bernard Fialaire a été élu maire de Belleville-sur-Saône et conseiller général, sans la moindre investiture. Depuis, il a intégré le parti radical valoisien et tenté sa chance aux législatives de 1997 (11,9 %). Il revient dans les pattes de Perrut, avec une