Si Albert Facon vient distribuer ses tracts sur le marché de Noyelles-Godault (Pas-de-Calais), c'est surtout, reconnaît-il, «pour faire un pied de nez à Jean Urbaniak», premier magistrat de cette cité anciennement minière. Maire de la petite ville voisine de Courrières, le député socialiste sortant aimerait tant revenir dix ou quinze ans en arrière, quand il disputait sans risque à son voisin et challenger divers gauche l'héritage de ce fief communiste qu'a été jusqu'en 1986 la 14e circonscription du Pas-de-Calais, dont la principale ville est Hénin-Beaumont (27 000 habitants).
Cette fois la 14e, coeur rouge devenu rose du bassin minier, pourrait bien se réveiller le 17 juin avec un élu Front national. Avec plus de 25 % des voix pour Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, c'est même la meilleure chance du FN dans la région. Cela n'a pas échappé à l'état-major du Front national. Aux régionales de 1998, le FN a fait élire dans le Pas-de-Calais Marine Le Pen et son compagnon Eric Iorio, secrétaire national chargé des élections. Depuis, le couple quadrille le terrain. Marine Le Pen se présente à Lens dans la 13e et Iorio dans la 11e, qui s'étend de Noeux-les-Mines à Carvin en passant par Wingles, ville où l'extrême droite a recueilli 35 % des voix, tant aux municipales de 2001 qu'à la présidentielle de 2002 (Libération du 29 avril).
Cabiddu fragilisé
La fille du chef a peu de chances d'emporter la 13e, solidement tenue par le sortant socialiste Jean-Claude Bois. Dans la 11e