Cintegabelle envoyé spécial
L'horloge, c'est Kanterbrau. Le miroir, c'est Campari. Le poster au mur, c'est Jospin. L'homme qui a fait la fortune politique de Cintegabelle (2 384 habitants) n'est plus Premier ministre. Il n'est plus conseiller général. Mais il illustre toujours la salle de restaurant du bar PMU en face de son ancienne permanence. «Son départ me fait un vide», feint de regretter Jean-Pierre Bastiani, le candidat de l'Union pour la majorité présidentielle. «Lionel Jospin, c'était un gros morceau.»
Bastiani n'oublie toutefois pas qu'il est en campagne et ajoute donc que «les électeurs en veulent à Jospin d'être parti comme ça, sans même un mot d'adieu». Celui qui fut le suppléant de Lionel Jospin et qui en brigue la succession, l'agriculteur semencier Patrick Lemasle, explique au contraire que ces électeurs «ne sont pas orphelins de Jospin puisqu'ils ne l'ont pas perdu». Rien n'est moins sûr. Mais, au moins, les voisins de la permanence de l'ancien Premier ministre ne sont-ils pas des ingrats : «Il nous a toujours amené beaucoup de monde. Et les touristes sont peut-être encore plus nombreux qu'avant à faire le détour par Cintegabelle», souligne Philippe, le restaurateur du Gabelois. C'est la marque des grands disparus que de hanter toujours l'esprit de ceux qui restent...
«Ombre». Lionel Jospin a appelé le président du conseil général de Haute-Garonne, le 17 mai, pour s'inquiéter de l'évolution politique de son ancien fief. Il a appelé Patrick Lemasle aussi «le 2