Chamalières envoyée spéciale
Un coup de vache. En se garant à l'entrée de l'étroit terrain municipal sur les hauteurs de Chamalières, Louis Giscard d'Estaing comprend qu'il arrive cinq minutes trop tard. Les jeunes handicapés font déjà cercle autour de son rival. Main tendue et sourire carnassier, Dominique Turpin, candidat divers droite dans la troisième circonscription du Puy-de-Dôme, a déjà dans sa poche les organisateurs du concours de boules, aussi heureux qu'abasourdis de voir un «officiel» parmi eux. C'est Turpin qui remet la coupe à l'équipe victorieuse. Tout candidat d'Union de la majorité présidentielle qu'il soit, le fils Giscard d'Estaing doit se contenter de la remise des médailles. «Samedi, à la réunion des adjoints au maire, rumine-t-il, Turpin n'a dit à personne qu'il viendrait.» Dans la guerre de succession qui fait rage dans le fief de Clermont-Montagne, le fair-play n'est pas de mise dans le camp conservateur. Sur quatorze prétendants à la députation, sept sont de droite et trois se réclament de la majorité présidentielle.
Rêve de revanche. Louis Giscard d'Estaing déteste l'indiscipline. «Une fois l'investiture donnée à droite, les autres doivent s'effacer pour éviter la dispersion des voix», cingle le commandant de réserve et président de la fédération UDF du Puy-de-Dôme. Longtemps, sa propre candidature fut suspendue à celle du père, tout puissant dans cette circonscription de Clermont-Montagne, décrochée en 1956 grâce à l'onction du grand-père, Jacques Ba