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Libération

«La CFDT s'est éloignée des précaires»

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Comment contrer le lepénisme chez les ouvriers? Le syndicat s'interroge.
publié le 30 mai 2002 à 23h38

Nantes envoyé spécial

A qui la «faute» ? Au 45e congrès de la CFDT, réuni à Nantes, on ne cesse de se poser cette question. La «faute», en l'occurrence, c'est la poussée de l'extrême droite lors de la présidentielle, dont tout le monde sait ici qu'elle a trouvé dans le malaise social français un terreau favorable. En ouvrant le congrès lundi, Nicole Notat avait renvoyé toute la culpabilité sur les partis politiques. C'était sans compter avec les 2 000 délégués, qui, deux jours durant n'ont cessé de s'interroger. «Il faut tenter de comprendre ce qui peut amener l'extrême droite à devenir le premier choix ouvrier en France», lance ainsi Marc Breteil, métallo parisien qui s'interroge : «L'Europe, plutôt qu'un espace social porteur de progrès, n'est-elle pas une zone de libre-échange?»

Appauvrissement. «La CFDT était bien installée dans la mondialisation heureuse, constate Martine Blanc, une militante de la chimie parisienne. Mais l'actualité s'en est mêlée...» Selon elle, la CFDT, dans son dialogue avec le Medef, se serait éloignée de «tous ceux qui subissent la précarité, l'endettement, le chômage, l'appauvrissement». Débat relayé par Claude Debons, secrétaire général de la FGTE (Transports) et opposant à la ligne confédérale : «Les différents textes soumis à notre congrès [...] correspondent-ils à la fracture sociale et politique révélée par le vote en faveur du FN ? Comment prennent-ils en compte les frustrations et le désespoir qui taraudent les chômeurs, les exclus et les tr