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Libération

Le FN dans son jardin d'Orange

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Ses thèses se répandent et menacent la réélection du RPR Mariani.
publié le 30 mai 2002 à 23h38

Orange envoyée spéciale

Il reste quelques vicieux à Orange. Des qui boudent les festivités organisées par la municipalité FN, le pique-nique «années twist», le concert de Frédéric François, Jean Lefebvre au théâtre. Des masochistes : «Je suis allée en mairie pour la proclamation des résultats, le 21 avril. Je pensais être immunisée. Ils scandaient "Bompard à Matignon", ils y croyaient, j'étais au-delà de l'effroi», raconte une enseignante. Des schizos : «Je suis employée par une collectivité socialiste, j'ai ma carte, et je vais voter pour le RPR.»

Azalées. Elles ne souhaitent pas être citées. Personne ne veut d'ennui avec «ceux de la mairie», alors pas un café ne loue de salle au candidat et député sortant RPR, Thierry Mariani, pour la visite de soutien de François Bayrou. «C'est le seul endroit où l'on ne fait pas de micros-trottoirs. Même si la question porte sur les crottes de chiens ou la couleur des réverbères, les gens refusent de prendre position», explique un journaliste local, qui doit battre tous les records de la presse française en matière de droit de réponse. «On écrit que la mairie a planté 42 azalées. Ils font passer un communiqué : "Monsieur ou madame Untel ne fait pas son travail et ne vérifie pas ses informations : la municipalité de Jacques Bompard a planté 46 azalées." Les lecteurs pensent qu'on ment pour lui nuire.» Quand Libération demande un rendez-vous à Jacques Bompard, son chargé de communication, André-Yves Beck, penseur de la droite nationaliste ré