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Libération
Interview

«Notre politique avait perdu en lisibilité»

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publié le 30 mai 2002 à 23h38

Président du groupe PS à l'Assemblée depuis 1997, Jean-Marc Ayrault tire les leçons du 21 avril pour la gauche et met en garde contre une nouvelle poussée du FN.

La gauche peut-elle gagner les législatives ?

Je crains que la grande mobilisation des manifestations du 1er mai et du deuxième tour de la présidentielle ne retombe. Le risque est fort que l'extrême droite réalise encore un score élevé et que, par le fait de la dispersion des candidatures, la mécanique du 21 avril joue à nouveau. C'est pourquoi je lance un appel à voter utile dès le premier tour à tous les électeurs de gauche.

Une cure d'opposition n'aurait-elle pas des vertus pour le PS ?

Dire cela est une attitude égoïste. Cela reviendrait à abandonner les millions de Français qui sont dans la difficulté. Or, avec Raffarin, la droite endort la France d'en bas pour mieux satisfaire la France d'en haut, comme on le voit avec la baisse de l'impôt sur le revenu. C'est une droite conservatrice et revancharde, qui le sera d'autant plus qu'elle sera tentée, entre les deux tours, de courir après le FN. Certains députés n'auront pas d'états d'âme pour passer des accords locaux avec lui.

François Fillon vient d'affirmer qu'une nouvelle cohabitation signerait la fin de la République...

Que n'a-t-il demandé la démission de Chirac en 1997 après l'échec de la dissolution? La gauche a défendu l'intérêt général le 5 mai. Si nous gagnons, ce sera dans le même esprit. Nous ne provoquerons pas de crise politique. Nous gouvernerons dans le