Chassez le naturel, il revient au galop : le Juppé cassant et sûr de lui est de retour. Omniprésent sur le terrain dans la campagne des législatives, l'oeil rivé sur l'action de son concurrent Sarkozy et aux commandes de la mise sur pied du futur grand parti de la droite, Alain Juppé frise parfois la surchauffe. Lors d'un point presse de l'UMP, début mai, il avait retiré le micro des mains des autres membres du comité politique du nouveau parti des chiraquiens pour s'étonner des «questions stupéfiantes» posées par les journalistes. Mardi après-midi, un déplacement dans la capitale lui a de nouveau mis les nerfs à vif. Venu dans la première circonscription soutenir le tibériste Jean-François Legaret, il voit débarquer à ses côtés l'ancien maire de la capitale, Jean Tiberi, exclu du RPR mais intégré et soutenu par l'UMP dans le Ve arrondissement. Interrogé sur cette réconciliation, Juppé se dérobe puis finit par lâcher lors d'un point presse : «Je ne réponds pas aux questions quand elles ne me conviennent pas.»
Un peu plus tard, dans le XVIIe arrondissement, un autre petit exercice de schizophrénie l'attend. Grand pourfendeur des diviseurs de la droite, Juppé doit cette fois afficher son soutien à Panafieu et non au président de l'Association des amis de Jacques Chirac, Bernard Pons. Un pénible exercice qu'il s'est lui-même imposé. Au moment où il part, une équipe de France 2 l'interroge sur cette contradiction. Exaspéré, le maire de Bordeaux claque la porte de sa voiture puis