Désarçonné, sans chef, et au fond pas très désireux de gagner, l'électorat de gauche vacille. Dans le cadre de l'Observatoire des légis latives pour AOL et Libération (1), l'institut Louis Harris a posé deux questions. Un : y a-t-il un pilote à gauche ? Deux : voulez-vous qu'elle gagne les législatives ?
Réponse nette à la première question : «La gauche ne dispose d'aucune personnalité vraiment susceptible de devenir Premier ministre», estiment 45 % des personnes interrogées. Moins d'une sur trois (30 %) pense qu'il y a plusieurs candidats ayant le profil du poste. Et seuls 11 % voient «une personnalité qui s'impose vraiment comme un possible Premier ministre».
De bonne guerre. On ne s'étonnera pas de constater que 58 % des électeurs de droite se demandent qui est le chef à gauche, c'est de bonne guerre. Mais qu'encore un électeur de gauche sur trois (33 %) pense la même chose et que seulement 17 % voient quelqu'un «s'im poser vraiment» est révélateur du désarroi des supporteurs de la majorité sortante. Et quand on demande à tous ceux qui voient un leader émerger à gauche de citer un nom, seuls Dominique Strauss-Kahn (28 %) et François Hollande (18 %) sortent un peu du lot. En troisième position arrive Lionel Jospin, dont 7 % des personnes interrogées refusent encore d'admettre qu'il s'est retiré de la vie politique.
Quant à l'idée selon laquelle il serait préférable d'élire une Assemblée «politiquement proche du nouveau Président», elle est défendue par un Français sur deux (4