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Libération

L'ombre de la tuerie pèse sur Nanterre

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La députée-maire PCF Jacqueline Fraysse est en ballottage serré.
publié le 13 juin 2002 à 23h55

Elle s'est postée place des Belles-Femmes, juste avant le marché. Madame la maire est en ballottage pour les législatives. «C'est pas gagné», dit-elle. Menue silhouette aux quatorze années de mandat municipal et vingt-quatre de vie parlementaire, dame coulée dans l'acier communiste des ex-banlieues rouges, elle a pris les traits de maire courage, dans la nuit du 27 mars, quand un fou tira sur le conseil municipal, faisant huit morts et dix-neuf blessés. Deuil national et médiatique figèrent son visage dans les mémoires. Et pourtant, la maîtresse de cérémonie est en ballottage. «C'est pas gagné», répète Jacqueline Fraysse.

Il y a eu quelques traces du drame dans la campagne. Ainsi, la prétendante Verte a-t-elle expliqué dans sa profession de foi qu'elle n'aurait pas dû être la candidate. Le candidat UDF, Pierre Creuset, gravement blessé ce soir-là, a encore le bras en écharpe. La suppléante du candidat UMP, Nathalie Koubbi, était dans la salle du conseil municipal de Nanterre (Hauts-de-Seine), ce fameux soir, elle donne des nouvelles des blessés, quand les commerçants en demandent. Et s'agace d'ailleurs qu'on puisse s'étonner du score de Jacqueline Fraysse : «Vous, les journalistes, vous vous êtes polarisés sur elle, n'oubliez pas qu'on était 48 derrière.»

Insécurité. Mais sinon rien, pas d'allusions directes. Des faits divers versés sans retenue dans la tambouille électorale, la vie politique n'en manque pourtant pas. Jacques Chirac, lui-même, pas encore réélu, avait tenté de