«Tribouillard... Tu es le fils de Jules, le marchand de vélos ?» «Le petit-fils», corrige Tribouillard le jeune, 20 ans bien sonnés. «Ah oui, déjà», s’étonne Louis Mexandeau, député PS de Caen depuis 1973. Et il refait le calcul tout haut. Jules, il l’a connu en 1961 en arrivant à Caen, son fils a repris fin des années 70. «Et tes oncles, ou plutôt tes grands-oncles ?» «Il connaît tous les arbres généa logiques de la ville», fait semblant de s’extasier Laurence Dumont, la suppléante, «bon, Louis, là, on y va ?» Mais arrive la concurrence UMP, Rodolphe Thomas, le fils du garagiste, et Philippe Lailler, le fils du pharmacien. «Des fils à papa», de l’avis de Mexandeau, «qui s’y croient», selon sa suppléante. Ils peuvent, avec 33,84 % au premier tour contre 31,70 % pour le sortant. Ils se sentent même pousser des ailes sur ce petit marché de la Grâce de Dieu à Caen (Calvados).

Turbo. Rodolphe Thomas, physique à la Tom Cruise, met «le turbo dans la dernière ligne droite» et les électeurs s’amusent : «Vas-y, Thomas, t’as tout l’avenir devant toi», lance un gros homme en T-shirt, la Gitane maïs collée aux lèvres, «lui, c’est derrière». Rodolphe Thomas, 39 ans, virevolte, interpelle, sème ses photos de jeune premier. «Mex», 71 ans, ancien ministre des PTT (deux gouvernements Mauroy, deux gouvernements Fabius), distribue utile, un calendrier 2002 avec son effigie au dos, à la place des traditionnels chatons et pelotes de laine. Le duel est serré.

Déboulonner Mex, l'un des dernie