Mulhouse, envoyée spéciale.
Ailleurs, c'est banal, mais ici, c'est nouveau. Pour la première fois depuis vingt ans, les électeurs de Mulhouse auront le choix, le 16 juin, entre un candidat de gauche (Jean-Marie Bockel, PS), député sortant, et une candidate de droite (Arlette Grosskost, UMP). Affiche ordinaire, sauf dans la 5e circonscription du Haut-Rhin, habituée depuis des années à des triangulaires aux législatives comme aux municipales, tant l'extrême droite a été puissante, très tôt, dans cette cité industrielle en crise.
Longévité. Car dimanche dernier, là comme ailleurs, l'extrême droite s'est effondrée : FN et MNR ont totalisé 19 % des voix, là où Le Pen et Mégret avaient réuni 25 % des suffra ges le 21 avril et où le FN avait fait 26,81 % à lui tout seul en 1997. Gérard Freulet, notable mulhousien et mégrétiste (20,11 % des voix aux municipales), a bu la tasse (8,77 %), devancé par la candidate du FN, moins connue. Les Mulhousiens s'offrent ainsi leur premier duel électoral depuis 1981. «Sans doute les premiers résultats du nouveau gouvernement, estime Arlette Grosskost. Une partie de l'électorat a sûrement été sensible aux annonces du gouvernement en matière de sécurité», analyse pareillement Jean-Marie Bockel. Fidèle à son image de «socialiste de droite», le maire de Mulhouse soupire : «La gauche aurait pu prendre un certain nombre de mesures que la droite aujourd'hui propose.»
Si nul n'imagine en avoir fini pour autant avec l'extrême droite, les deux candidats encor