Gardanne (Bouches-
du-Rhône) envoyé spécial
Roger Meï s'est trompé de film. «Comme en 1996, comme en 1997, ensemble battons l'extrême droite», proclame le slogan, sur sa permanence. Meï a été trop efficace : l'extrême droite a coulé au premier tour, et le voici en duel contre un candidat UMP que la vague bleue a porté en tête. Voilà de l'inédit, dans cette 10e circonscription des Bouches-du-Rhône : d'habitude, en 1996, en 1997, Meï gagnait en incarnant le combat contre le Front. Cette fois, le maire de Gardanne n'incarne plus que lui-même et se demande si ça suffira. Certes, son équation personnelle reste forte, «gestionnaire honnête, intègre», dit-il, et il ne joue que là-dessus : son quatre-pages pour le deuxième tour regorge d'appels les plus divers, de Roger Hanin à Robert Guédiguian, et nulle trace de programme, ce qui fait dire à son adversaire, Richard Mallié : «Meï ? Pas de bilan, pas de projet, pas d'avenir.»
Bonne image. Depuis 1997, Meï a perdu 11 points et 5 000 voix, signe que son aura faibli. Certes, il a sauvé l'honneur, après les 5,93 % de Hue à la présidentielle. «J'ai une bonne image, mais la législative, c'est un vote politique», indique l'ancien instituteur, comme pour se dédouaner d'une défaite possible. Dans son bureau de maire, un tableau montre une lampe de mineur, avec cette légende : «Ne la laissons jamais s'éteindre, la mine vivra.» Dimanche, ce sont la légende de Meï et la flamme du PCF qui se joueront.
Maigre satisfaction, il est sorti vainqueur (20,