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Libération

Un journal qui file droit

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Le «Républicain de l'Essonne», propriété de Serge, fait sa campagne.
publié le 14 juin 2002 à 23h56

Serge Dassault l'avait juré : il ne ferait pas du Républicain de l'Essonne une feuille de propagande à sa gloire. C'était en juillet 2001. Il venait de racheter l'hebdomadaire au groupe Hersant. «La presse est libre, le Républicain de l'Essonne ne sera pas un journal de campagne pour moi», avait-il alors assuré. De bonnes résolutions vite oubliées. Aujourd'hui candidat de la majorité présidentielle dans la 1re circonscription de l'Essonne, Serge Dassault est accusé par son adversaire socialiste, Manuel Valls, d'user du Républicain comme d'une arme électorale.

Couleur. «Le Républicain n'a jamais été un journal de gauche, ironise Valls, mais il devient de plus en plus tendancieux. Avant le premier tour, il a affiché Sarkozy et Dassault en première page. Il accorde de moins en moins de place à Evry, la ville dont je suis maire, et de plus en plus à Corbeil, celle de Dassault. Les pages concernant Evry sont en noir et blanc, celles de Corbeil en couleur.»

Autre candidat socialiste dans le département de l'Essonne, Julien Dray ne décolère pas contre le Républicain version Dassault : «Entre les deux tours, ils ont publié un éditorial, un véritable tract, appelant à voter pour la droite. Ça pose problème si ça devient le journal d'un parti politique». L'éditorial était en fait une tribune de François d'Orcival, directeur de Valeurs actuelles, un hebdomadaire national très à droite, propriété de Serge Dassault. «Mais le Républicain publie la tribune de d'Orcival chaque semaine, se déf