Soudain, une clameur. Forte et goguenarde à la fois. La même qu'on entend parfois, les mardis et mercredis après-midi à l'Assemblée nationale, à l'occasion des questions d'actualité au gouvernement. Mais hier, l'événement n'avait rien de politique : l'Italie venait d'être éliminée, en huitième de finale du Mondial, par la Corée du Sud. Dans la salle des Quatre-Colonnes, centre névralgique de l'Assemblée, élus nouveaux et anciens, huissiers immuables et journalistes de passage étaient scotchés devant un écran de télévision. Ils commentaient l'événement, comme on apprécie une passe d'armes dans l'hémicycle. Tout ce petit monde est encore à l'entraînement. Les matchs parlementaires ne débuteront véritablement que dans une semaine, le 25 juin, avec l'élection du président de l'Assemblée nationale. En attendant, les nouveaux députés prennent leurs marques et les anciens tentent de retrouver les leurs.
Le parcours du «nouveau». Parmi les nouveaux, il y a des anciens. Les ministres de Lionel Jospin sont contraints de repasser par la case «accueil des nouveaux députés, 12e législature». Comme ceux qui, battus en 1997, retrouvent la Chambre, cinq ans après leur échec. Au total, ces «nouveaux» sont 175 (sur 577 députés), et, hier soir, la plupart d'entre eux avaient accompli leurs formalités. Dans la salle des fêtes de l'hôtel de Lassay, le lieu de résidence du président de l'Assemblée, des «dialogueurs» c'est écrit sur leur badge tricolore guident les élus de bureau en bureau.
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