Menu
Libération
Portrait

Ayrault, un médiateur appelé à batailler

Article réservé aux abonnés
A 52 ans, le maire de Nantes entend peser plus à gauche.
publié le 20 juin 2002 à 0h01

Jean-Marc Ayrault est le porte-voix de la France socialiste «d'en bas». C'est elle, ou plutôt les députés de base socialistes qui l'ont confirmé hier à la présidence du groupe PS de l'Assemblée. Adoubé par le sommet il y a cinq ans, lorsque Jospin l'a propulsé à la tête d'un groupe qui comptait alors 250 membres, voilà cet homme consensuel de 52 ans, rassembleur selon ses partisans, au point d'être jugé terne par ses détracteurs, doté d'une nouvelle légitimité. «Je ne suis pas le candidat d'un clan», a-t-il répété, pour mieux renvoyer le qualificatif à son adversaire potentiel. Un oecuménisme qui ne l'a pas empêché de profiter du réveil des réflexes anti-Fabius de l'appareil du PS.

Effets. Nombre de socialistes redoutaient que Laurent Fabius usât de la tribune du groupe pour son destin personnel. Il y a peu de risque que Jean-Marc Ayrault emprunte le même chemin. Car le député-maire de Nantes, constamment réélu à l'hôtel de ville depuis 1989, ne fait pas dans l'effet de manche. Son peu d'autorité lui a même valu quelques contestations, en particulier après l'échec du vote du Pacs, repoussé en première lecture en octobre 1998 pour cause d'absentéisme socialiste. Mais à force d'écoute et de dialogue, Ayrault a fini par s'y faire une place. Et par s'y faire respecter, comme médiateur plutôt que réel décideur. Elu de «terrain», proche de ses administrés comme des élus PS, il a relayé pendant cinq ans la parole jospiniste, désamorçant les crises avec les partenaires de la gauche p