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Portrait

Barrot, l'inusable soutier centriste

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A 65 ans, il est récompensé pour avoir lâché Bayrou.
publié le 20 juin 2002 à 0h01

C'est une belle récompense pour fidèles services rendus. Jacques Barrot, 65 ans, avait assisté sans rien obtenir à la constitution du gouvernement Raffarin 1, puis à celle du gouvernement Raffarin 2. Il décroche ­ enfin ­ l'un des postes les plus sensibles de la Chiraquie version 2002 : la présidence du groupe UMP, avec ses quelque 350 députés, des pousses tendres (les tombeurs de Martine Aubry, Pierre Moscovici, etc.) aux vieux caciques (Balladur, Debré, Douste-Blazy, etc.).

Camaraderie. La fonction devait revenir à un centriste, parce qu'il fallait bien que le RPR donne des signes de bonne camaraderie aux élus UDF qui ont eu le bon goût de laisser tomber François Bayrou. Ce sera donc Jacques Barrot, député UDF de Haute-Loire depuis 35 ans, président du conseil général de Haute-Loire depuis 26 ans, maire d'Yssingeaux (Haute-Loire) pendant 13 ans, quatre fois ministre sous la Ve République, démocrate-chrétien et catholique pratiquant depuis toujours. Il fut aussi giscardien, puis barriste, puis balladurien, et enfin, le temps du dernier septennat, chiraquien. Refusant de suivre le chef de son parti, François Bayrou, dans son aventure présidentielle, délaissant les bureaux politiques de l'UDF auquel il appartient, Jacques Barrot fit également partie du petit cercle qui prépara, très tôt, les dossiers en vue de la nouvelle candidature de Jacques Chirac à l'Elysée.

Faux humble. Ils étaient alors quatre mousquetaires issus des différents courants de la droite : Jean-Pierre Raffari