Ils se côtoient depuis toujours, ne s'apprécient guère et s'affrontent demain. Jean-Louis Debré et Edouard Balladur bataillent pour le même poste : la présidence de l'Assemblée nationale. L'ancien ministre de l'Intérieur n'a pas trouvé de place au gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Et l'ex-Premier ministre voudrait finir sa vie politique dans un fauteuil doré. Un duel à fleurets mouchetés, mais avec une détermination féroce dans chaque camp pour avoir la peau de l'autre. L'entourage de Jean-Louis Debré fustige la «suffisance» de l'ancien hôte de Matignon, celui d'Edouard Balladur les capacités «limitées» de son adversaire.
Debré et Balladur, c'est l'histoire de deux hommes qui ne s'aiment pas. A l'opposé l'un de l'autre. Le premier est brut de décoffrage, le second a l'esprit ciselé. Debré est un grognard amateur de blagues pas toujours raffinées et de bons gueuletons. Il a le tutoiement facile et ne s'embarrasse pas de (bonnes) manières. Balladur ne quitte pas ses costumes trois-pièces, arbore un flegme britannique, reste poli en toutes circonstances. Le premier adore se moquer du côté pincé du second. Provocation, vengeance ou farce de potache ? En 1987, Jean-Louis Debré commet un roman policier, le Curieux, une histoire avec des bons et des méchants, des flics et des putes. A l'une d'elles, il donne le nom de Josiane Baladur, avec un seul «L». Edouard et son épouse Marie-Josèphe ne lui ont jamais pardonné cette muflerie.
Différences. Les deux rivaux se sont fréquentés su