Il raconte volontiers : «En 1993, je suis tombé du grenier à la cave.» Histoire de dire qu'il en est resté comme deux ronds de flan. André Lajoinie, président du groupe sortant, vient juste d'être battu dans l'Allier. Georges Marchais, alors tout puissant secrétaire général du PCF, explique à Bocquet qu'il sera le commandant en chef des députés communistes. Dans le paquet cadeau, exigé par le leader des refondateurs de l'époque, Guy Hermier, aujourd'hui décédé, la liberté de vote pour les députés communistes. Une décision qui, entre 1997 et 2002, sera l'un des fardeaux de Bocquet lorsqu'il aura la charge de convaincre ses députés d'approuver des projets de loi dont ils ne veulent pas.
«Soutien au coup par coup». A 56 ans, le député-maire de Saint-Amand-les-Eaux (Nord) va moins présider un groupe que gérer 23 députés représentant autant de sensibilités. Un exercice qu'il a maîtrisé avec plus ou moins de bonheur, lors de la précédente législature. En 1997, présenté comme un dur, il se montre hostile à la participation au gouvernement. Entre les deux tours, alors que la victoire de la «gauche plurielle» se dessine, il va jusqu'à proposer «le soutien au coup par coup selon les propositions du futur gouvernement». Cette stratégie fera long feu. Un temps rival de Robert Hue pour succéder à Marchais, Alain Bocquet se rangera sagement derrière le secrétaire national, chantre de la participation. Mais il prendra un malin plaisir à mordre les mollets de Jospin. Comme à l'automne 1998,