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La belle équipe bancale.

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Le futur candidat enrôle les soldats de sa prochaine bataille.Mais ces affections font autant de jaloux que de satisfaits. La méfiance règne au sein d'un dispositif de campagne à têtes multiples, mais sans vrai patron.
publié le 25 juin 2002 à 0h04

Résumé de l'épisode précédent : Jospin prépare sa candidature. Plusieurs proches lui conseillent d'alléger son emploi du temps, voire de quitter son poste. Il ne les écoute pas, et ne pense déjà qu'à une chose : défier celui qu'il appelle «l'autre».

Le week-end, lorsque la charge de travail se fait moins lourde, Lionel Jospin aime fuir Matignon pour se retirer à La Lanterne, résidence versaillaise des Premiers ministres. En cinq ans, il y a pris des décisions délicates, dénoué des situations de crise. C'est là qu'à la Toussaint 1999, avant sa mise en examen dans le dossier de la Mnef, le fidèle Strauss-Kahn lui a remis sa démission. Là aussi qu'en août 2000, Chevènement le rebelle a claqué la porte. Mais, ce vendredi 2 novembre, en recevant à déjeuner Pierre Moscovici, ce n'est pas une démission mais une mission qu'entérine Jospin.

De son ministre des Affaires européennes, il apprécie l'esprit alerte et la capacité d'analyse. Il est décidé à lui confier la responsabilité de «tout ce qui est écrit» dans la campagne : la préparation du projet, le texte de sa déclaration de candidature, les discours, les interviews... «Tu n'en parles pas, ça reste entre nous.» Puis il l'entretient d'une autre tâche : «Tu t'occuperas aussi du débat d'entre-deux tours.» Déjà, en 1995, celui dont Jospin disait à l'époque en petit comité qu'il était «un peu son petit frère» avait rédigé un jeu de fiches anti-Chirac en vue du duel télévisé. Jospin avait finalement choisi de ménager son adversaire et l