Ils choquent, et sont faits pour. A découvrir sur les écrans de télévision dimanche prochain, les nouveaux spots de la Sécurité routière ont été présentés hier au ministère des Transports. Il s'agit de frapper les esprits, par des vérités simples et incontestables. Un film d'une minute montre un couple et son enfant dans leur cuisine, dans le joyeux brouhaha familial : la petite demande à ses parents de l'emmener à la piscine. Puis, tous trois sont assis sur le balcon, les jambes ballantes dans le vide, admirant le paysage. On entend un vrombissement de voiture, des crissements de pneus : la famille tombe du balcon, projetée sur le bitume. Zoom sur les corps écrasés. Une voix de femme, neutre : «Sans ceinture de sécurité, un choc à 50 km/h équivaut à une chute du quatrième étage. A l'avant comme à l'arrière, la place du mort, c'est celle sans ceinture.»
Se faire violence. Ce virage choc dans les campagnes de communication, Isabelle Massin, déléguée interministérielle à la Sécurité routière, l'a amorcé dès 1999. Le slogan «Refusons de devenir des assassins», c'était elle. La photo des étudiants, jeunes et beaux, faisant tchin-tchin avec leur verre d'anisette, et le texte : «Ils ont eu leurs examens, ils tueront un enfant», c'est elle aussi. Jamais cependant on n'était allé aussi loin : montrer un enfant mort relevait du tabou. Isabelle Massin juge qu'il est temps de se faire violence. Sur l'ensemble des voitures accidentées, quatre personnes sur dix n'avaient