Il n'y aura pas de coup de pouce pour le Smic. Le secret de Polichinelle a été officiellement levé hier par le ministre du Travail, François Fillon, lors de la réunion de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC). Vendredi, Jean-Pierre Raffarin avait clairement fait comprendre qu'il n'entendait pas accorder au salaire minimum plus que les 2,4 % d'augmentation garantis par la loi (1). Hier matin, en arrivant rue de Grenelle au ministère du Travail, les représentants des syndicats ne se faisaient aucune illusion sur ce qui les attendait.
Rendez-vous à la rentrée. Fâchés à la fois par ce refus d'un «coup de pouce» et par son annonce prématurée, ils ont fait part de leur mécontentement à François Fillon. Celui-ci a tenté sans grand succès de les amadouer en s'engageant à supprimer dans les meilleurs délais le «multi-Smic», résultant du passage échelonné des entreprises aux 35 heures (lire ci-dessous). «Je vous propose de revenir vers vous à la rentrée pour vous soumettre un schéma de convergence des Smic», a promis le ministre. Le 10 juillet, le Conseil économique et social doit lui remettre un rapport sur le sujet.
En attendant, les syndicats ont concentré leurs tirs sur le refus du «coup de pouce». «Je trouve cette décision absolument injuste et révoltante», a expliqué Maryse Dumas, numéro deux de la CGT. «Nous appelons les salariés à se faire entendre, il faut agir pour que le gouvernement entende nos revendications sur le Smic et le revalorise.» Secré