On ne change pas une équipe qui perd. Après la déculottée de la présidentielle (3,37 % des suffrages), la baffe aux législatives (4,91 %), les 22 députés communistes (dont deux apparentés) ont renouvelé, hier, leur confiance à Alain Bocquet, 56 ans, président du groupe PCF depuis 1993. L'incontrôlable Maxime Gremetz, réélu dans la Somme, vrai-faux candidat avant de se retirer, n'y a rien fait : Bocquet a été confirmé à l'unanimité.
Fidèle à ses habitudes d'aiguillon, Maxime Gremetz a voulu lancer une «candidature de provocation... pour ouvrir le débat». Selon lui, «un deal» serait intervenu, le 17 juin, entre Alain Bocquet et Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, élue en Seine-Saint-Denis : un accord sur un pacte, «je ne t'embête pas au Parti, tu me laisses tranquille au groupe». En jeu, le rôle des députés par rapport à la place du Colonel-Fabien. Le refondateur François Asensi (Seine-Saint-Denis) a plaidé pour que les élus «travaillent sur des bases autonomes». Après l'échec du PCF aux deux derniers scrutins, le groupe a «un rôle nouveau à jouer. Il doit être un centre de production du PCF» et non plus sous la tutelle de la direction nationale.
Résistance. Dans l'opposition, les députés communistes vont retrouver leur liberté d'expression. Durant cinq années, les 35 élus avaient été sous contrôle socialiste, en particulier, sous celui de Lionel Jospin. Ils se sentent libérés. Certains ont compris le danger. «Attention aux risques de surenchères à gauche du Parti