Que les bouches s'ouvrent, ordonnait en son temps le président Mao Zedong. Le président Robert Hue a été servi. Depuis sa déroute présidentielle, le candidat communiste s'attendait à un déferlement de critiques. Elles se sont exprimées, fortement, hier au premier jour de la conférence nationale du PCF qui se tient jusqu'à aujourd'hui à Gennevilliers (Hauts-de-Seine).
«La direction refuse d'assumer ses responsabilités», «une direction en faillite», a lancé une déléguée parisienne, avant d'exiger «une rupture totale avec la mutation». Ex-fidèle de Georges Marchais, Nicolas Marchand s'est fait solennel : «C'est la survie du PCF, sa renaissance qui sont en jeu : il faut un congrès pour changer.» Une représentante de Lorraine a vu dans ces débats «une opération de la dernière chance». Jean-Claude Danglot, patron de la fédération du Pas-de-Calais, a demandé lui aussi à «sortir de la mutation réformiste» au bénéfice d'une «ligne révolutionnaire».
Devant cette déferlante, Hue n'a pas voulu être en reste. Après ses 3,37 % des voix, il l'avait promis : il parlerait pour s'expliquer. A dire vrai, il ne pouvait être le seul communiste à échapper à l'autocritique. C'est donc «sans concessions» qu'il s'y est livré. Mais il ne veut pas endosser toutes les responsabilités. Ainsi a-t-il analysé son «échec» comme la conclusion logique de défaillances apparues dans les années 60. Pour lui, la fin du cycle ouvert en 1920 avec la naissance du PCF, s'annonce. C'est donc il y a quarante ans que l'em