Divine surprise en 2001, catastrophe annoncée en 2002 : le budget de la Sécurité sociale supérieur à celui de l'Etat avec 300 milliards d'euros est au régime de la douche écossaise. Cette situation devrait inciter Jean-Pierre Raffarin et ses ministres en charge de ce dossier (Fillon, Mattei et Jacob) à une certaine prudence dans l'interprétation des chiffres. L'opposition aura en effet beau jeu d'expliquer que les 20 euros et autres faveurs accordées aux médecins ont plombé les comptes de l'assurance maladie, alors qu'Elisabeth Guigou et le gouvernement Jospin avaient eu en 2001 une gestion de père de famille.
La Sécu a en réalité bénéficié l'an dernier d'une cagnotte inespérée : l'explosion de la masse salariale. Pour une part, la gauche peut en revendiquer le bénéfice, puisque les 35 heures ont suscité des créations d'emplois. Mais la vraie surprise est que la réduction du temps de travail (RTT) n'a pas freiné la hausse des salaires. Résultat : la masse salariale s'est accrue en 2001 de 6,3 % au lieu des 5,5 % attendus.
Une aubaine pour l'impôt sur le revenu collecté en 2001 (lire ci-contre), mais aussi pour la CSG (contribution sociale généralisée) et les cotisations sociales, directement assises sur les salaires. Du coup, malgré un sérieux dérapage des dépenses de santé par rapport à l'objectif (+ 7,4% en tendance annuelle), le déficit du régime général d'assurance maladie est limité à 2 milliards d'euros. Ces rentrées imprévues rendant largement bénéficiaires l'assura