Proverbe socialiste : lorsque les éléphants barrissent, les souris trépignent. Près de 15 000 personnes (1) auraient manifesté leur intention d'adhérer au Parti socialiste depuis l'élimination de Lionel Jospin au premier tour de l'élection présidentielle. Et depuis elles l'ouvrent ou tentent de le faire. Façon gauche d'en bas, contre sommet occupé à s'écharper.
«Tout en haut, c'est un peu gauche caviar», remarque Marie-Françoise Joly, une couturière de 53 ans qui vient d'adhérer dans le Var. «Je n'ai rien contre Fabius, personnellement. Il est sûrement très intelligent. Et je n'ai pas son niveau. Mais ces gens d'en haut ont mal conseillé Jospin : ce n'est pas d'une gauche libérale dont nous avons besoin.» Pour beaucoup de ces primo-militants, le PS de Jospin a failli à gauche. Un sentiment que résume parfaitement Madeleine Gnaedig. A «81 ans passé», cette «jeune» adhérente, fille d'un boulanger des mines du Pays-Haut en Meurthe-et-Moselle, conseille aux dirigeants socialistes de «ne pas oublier le bas du panier, les classes ouvrières, les employés. Surtout que l'UMP ne s'occupe que du haut». Si Jospin a perdu c'est d'abord parce que «le peuple de gauche ne s'est pas reconnu en lui», analyse également Brigitte Kayo. La jeune femme monitrice d'auto-école, d'origine ivoirienne, militante à Montreuil (Seine-Saint-Denis), a «la mauvaise impression qu'un groupe n'a pas bien conseillé notre candidat. Seul Pierre Mauroy a demandé qu'on n'oublie pas les ouvriers, les petites gens. Mai