Nicolas Sarkozy surveille la Corse comme le lait sur le feu, attentif au moindre soubresaut de la famille nationaliste. D'abord parce qu'un de ses deux fils issus de son premier mariage a décidé d'y faire un stage de berger. «Passer de Neuilly au maquis, c'est pas mal. Et le plus drôle, c'est que le berger qui l'accueillait est plutôt de notre sensibilité», plaisante un militant nationaliste qui avait eu vent, malgré le luxe de précautions déployé, de l'escapade bucolique du jeune Sarkozy. Mais surtout, le nouveau ministre de l'Intérieur, qui a décidé de prendre en charge lui-même le dossier insulaire, sait parfaitement que la situation sur l'île peut rapidement dégénérer si le gouvernement ne bouge pas.
Nouvelle voie à trouver. Le locataire de la place Beauvau, qui s'est entretenu entre les deux tours des législatives avec José Rossi, le président DL de l'Assemblée territoriale, pourrait avancer la date de son déplacement sur l'île, initialement prévu en septembre, pour y rencontrer l'ensemble des élus corses. «Pour le moment, Sarkozy s'agite, mouline, mais concrètement on ne voit pas ce que veut faire ce gouvernement», se désole un élu insulaire. Le gouvernement doit trouver une solution de rechange au défunt processus de Matignon.
Pour les indépendantistes, la défaite de Lionel Jospin a définitivement clos ce chapitre. Eux-mêmes avaient contribué à enterrer la réforme du statut de l'île en quittant la table au beau milieu des discussions. A Ajaccio, entre les deux tours de