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Libération

La LCR se rêve en grand parti populaire

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Surfant sur l'effet Besancenot, elle veut profiter de l'afflux d'adhérents pour fédérer la «gauche radicale».
publié le 1er juillet 2002 à 0h15

Plus qu'une innovation, une véritable révolution. La LCR invente un nouveau type de militant, le révolutionnaire en carte. Après l'abandon des pseudonymes, pour la première fois dans l'histoire de cette formation, les futures recrues trotskistes vont se retrouver avec une carte d'adhérent en poche. Des cartes que la Ligue a dû faire imprimer en catastrophe pour satisfaire la demande des nouveaux venus. C'est l'une des retombées de l'élection présidentielle et du bon score réalisé par son candidat, Olivier Besancenot, facteur à Neuilly (4,25 % des voix). «Nous avons enregistré plus d'un millier de contacts depuis le 21 avril», note avec satisfaction François Sabado, l'un des dirigeants. Et ceux qui franchissent le pas souhaitent pouvoir ranger dans leur portefeuille la preuve de leur nouvel engagement.

Score inespéré. Tout sourire, Alain Krivine, ex-leader d'une organisation dissoute dans les années 70 (Ligue Communiste, ndlr), rompu aux vieilles pratiques conspiratrices habituelles des trotskistes, n'en revient pas. La LCR est en passe de devenir un parti presque comme les autres. Jusque dans les urnes. Après des années de vaches maigres électorales, elle a réalisé un score inespéré à la présidentielle. Aux législatives, elle a même dépassé l'organisation rivale d'Arlette Laguiller avec 320 594 suffrages contre 304 100. «Les résultats des derniers scrutins remettent en cause tout le travail d'implantation électorale de Lutte ouvrière depuis vingt ans», constate-t-on à la LCR,