Imprimer sa marque, laisser une trace. C'est le rêve de tout Premier ministre. Jean-Pierre Raffarin, prétendant à la modestie en politique, n'échappe pas à la règle. Pour son discours de politique générale, qu'il présentera demain à l'Assemblée nationale, il s'est fixé comme référence celui de Jacques Chaban-Delmas en 1969 sur la «nouvelle société». Ambitieux. Son grand thème à lui, l'axe de son propos : la décentralisation, dont il entend lancer une «nouvelle étape historique».
A l'automne, il défendra devant le Parlement une loi qu'il souhaite aussi novatrice que les lois Defferre en 1981. Demain, il prônera le «droit des régions à l'expérimentation», notamment pour la formation professionnelle. Les régions pourront servir de laboratoires à certaines mesures qui seraient, en cas de succès, généralisées à l'ensemble du pays.
«Proximité». Vendredi, il avait expliqué que Poitou-Charen tes, dont il était le président, pourrait être une région «pilote» en matière de décentralisation. Pour l'habillage, il s'abstiendra de reprendre les termes de «France d'en haut» et de «France d'en bas», galvaudés depuis son arrivée à Matignon. «L'auteur se fait discret», s'amuse un de ses proches. En revanche, il ne se privera pas de vanter «la richesse des territoires» et de faire l'apologie de la «proximité». Il réitérera sa promesse un peu démagogique de «simplifier la vie des Français» en les rapprochant des décisions qui les concernent. «Il faut éviter que tout remonte à Paris», redira-t-il.