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Libération

Lomborg, l'écolo danois qui sème la tempête

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Dans un livre explosif, il conteste le catastrophisme sur l'état de la planète.
publié le 3 juillet 2002 à 0h16

Stockholm de notre correspondant

Il est tour à tour l'antéchrist de la religion verte, un traître à la cause écolo, un nervi de Bush. Il est bombardé d'e-mails et s'est déjà fait entarter. Il a perdu beaucoup d'amis et s'en est fait de nouveaux dont il se passerait bien.

La vie de Bjorn Lomborg a brutalement basculé en août 2001, le jour où son essai l'Ecologiste sceptique (1) est sorti en librairie. Ce jeune statisticien danois de 37 ans y développe des thèses qui prennent à rebrousse-poil toutes les théories écologistes les plus catastrophistes. Pour lui, le monde va mieux : le taux de croissance de la population mondiale a passé son pic, la part de la population souffrant de famine est en recul constant, la forêt ne disparaît pas, l'agriculture est durable, la disparition des espèces est exagérée, les réserves en ressources naturelles augmentent, l'aggravation de la pollution est surestimée et le réchauffement de la planète, s'il est bien réel, n'est pas nécessairement synonyme de désastre. Il s'en prend au bien-fondé des accords de Kyoto, dont les mesures, si elles sont appliquées, ne feront selon lui que retarder de quelques années l'inéluctable réchauffement. Et engageront des sommes d'argent colossales, qui pourraient être bien mieux employées. Cela sauverait deux millions de vies chaque année et éviterait à un demi-milliard de personnes de tomber gravement malades.

Position incongrue. Bjorn Lomborg est-il un de ces chercheurs inféodés à un groupe de pression industriel