François Chérèque a succédé le 30 mai à Nicole Notat comme secrétaire général de la CFDT. Il commente pour Libération le chapitre social du programme de gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.
Première mesure annoncée : un allègement de charges pour l'emploi des jeunes non qualifiés. Est-ce, selon vous, la bonne méthode ?
Non. Que le gouvernement ait de l'ambition sur l'emploi des jeunes, c'est bien, et nous la partageons. Mais, qu'il procède par la loi, ce n'est pas la bonne méthode. La mesure elle-même suscite bien des interrogations. Quels seront les effets d'aubaine pour les entreprises ? On court surtout le risque, faute d'un volet formation, de retrouver ces jeunes au chômage dans trois ou quatre ans. Le gouvernement a une approche simpliste de la question de l'emploi : moins d'impôts, moins de charges. Mais quelle contrepartie exige-t-on des entreprises ? Prenons le projet de la baisse de la TVA sur la restauration. Il faudrait négocier avant, entre partenaires sociaux, ce qu'on fait de cette aide. Des créations d'emploi ? La revalorisation de ces métiers qui en ont besoin ? Sans négociation, ce sera un cadeau aux entreprises. De même, nous sommes prêts à discuter avec le patronat des dispositions de la loi de modernisation sociale, parce qu'elle n'offre pas de vraie sécurité pour les salariés licenciés. Mais cela doit être négocié avec l'objectif «zéro chômeur». On ne peut pas, comme le laisse entendre le Premier ministre, limiter la négociation à la question des plans s